Des inscriptions rupestres, dans la région toulousaine, ont été découvertes à la fin du XVIII e siècle. Nos ancêtres portaient un intérêt aux phénomènes atmosphériques comme le prouvent des dessins, de la pluie et du soleil, peint en rouge brun, sur des roches. Notre département (le Gard), s'étend de la mer (Méditerranée), à la montagne (Cévennes). Vous avez pu constater, à la page "Région" que de Calvisson nous pouvions voir à la fois la mer et le Mont Aigoual (1567 m), Mont sur lequel se trouve la station météorologique de la région depuis plus de 100 ans. Tout part de là. Comme nous racontait Jean-Pierre Chabrol : "Un parisien demandait à un vieux cévenol le temps qu'il fera demain. Le vieux est perplexe, ses rhumatismes ne lui disent rien. Alors il regarde vers la montagne et dit : - Le temps est encore incertain, je vous le préciserai dans une heure. Et il rentre chez lui pour téléphoner à la Météo du Mont Aigoual".

Le temps à Calvisson

Cavaliers et Saints de glace

Quels sont les fameux "Cavaliers" et "Saints de glace" auxquels les anciens prêtaient grande attention.

Les cavaliers viennent à la fin avril avec, dans l'ordre, Saint Georges le 23, Saint-Marc le 25, Saint Eutrope le 30 et enfin Sainte Croix le 3 mai. Pour les anciens c'était les encombrants Jourget, Marquet, Troupet et Crouzet. Pourquoi donc ? Parce qu'ils viennent en lune rousse qui souvent vide la bourse (des paysans), à la charnière des saisons avec souvent, dans les régions plus septentrionales, le retour d'un frimas tardif et les dernières gelées. La lune rousse était toujours redoutée à la campagne où l'on observait que "tant qu'elle n'est pas passée la récolte n'est pas assurée".

Et puis viennent les Saints de glace qui sont, eux aussi "gresleurs, geleurs et gasteurs de bourgeons". Ils se suivent au calendrier aux alentours des Rogations, fête mobile célébrée avant l'Ascension pour écarter le dernier sursaut hivernal. Ce sont Saint Mamert, Saint Pancrace et Saint Servais, les 11, 12 et 13 mai *

Il est vrai que l'on n’est pas chiche avec les dates et les saints que l'on honorait autrefois pour intercéder auprès des cieux. Dans le Biterrois on invoquait Saint Aphrodise le 28 avril, et en Provence Saint Afordise pour faire pleuvoir. ("Sainte Afordise s'il vous plaît, faites pleuvoir en mai"). Et l'on raconte qu'au Bausset, on priait Saint Eutrope pour avoir également la pluie ou bien disait-on le sacristain lui donnera la fouettée.

On ne connaissait pas la Météo bien sûr, mais les anciens étaient pourtant si sages qu'ils savaient parfaitement observer les signes du ciel. Certains de leurs dictons valent encore d'être retenus.

* Aujourd'hui Sts Estelle (11 mai), Achille (12 mai) et Rolande (13 mai). Cette substitution fut effectuée lors du dernier concile de l'Eglise catholique en 1960 qui "nettoya" le calendrier de tous les personnages donnant lieu à des pratiques rituelles peu conforme avec la liturgie et considérées comme entachées de fond païen. Et c'est ainsi que nos "braves" Saints de glace furent rayés au même titre que les guérisseurs, retrouveurs d'objets perdus ou encore anciens traitant de la météorologie....

La réforme grégorienne du calendrier julien en 1582 a "brutalement" supprimé 10 jours. Ce calendrier julien (débuté en 46 avant JC) prévoyait certes des années bissextiles comme on les connaît à présent mais elles avaient lieu tous les 4 ans. On constatait alors une dérive du calendrier sur "l'horloge astronomique" de 3 jours tous les 400 ans. En particulier, l'équinoxe de printemps était constaté de plus en plus tôt sur ce calendrier. En 1582 il avait lieu vers le 11 mars.

Outre cette suppression de 10 jours, la réforme grégorienne de 1582 décide de "ne plus rendre bissextiles les années séculaires, sauf si elles sont divisibles par 400". Une année est séculaire si elle se termine par deux zéros (1600, 1700, 1800, 1900, 2000...). 1600 a donc été bissextile, 2000 aussi mais non 1700, 1800, 1900 et 2100 ne le sera pas. De cette manière on récupère notre dérive de 3j / 400 ans. Notre calendrier actuel est nommé grégorien.

Et les Saints de Glace ?

Si ce dicton est antérieur à 1582 ce que nous supposons, et si avant 1582 il faisait régulièrement froid les 11, 12, 13 mai, après 1582 il aurait fait régulièrement froid les 21, 22 et 23 mai...

Concernant les saints de glace, essayons de trouver une explication "scientifique" à ce phénomène :
Ce refroidissement serait dû à la présence d'une constellation gazeuse qui agirait comme un écran (soit un effet de serre inversé) aux environs du 12 mai.
Ce phénomène se reproduirait 6 mois plus tard aux environs du 10 novembre, avec l'effet inverse qui expliquerait l'été de la St Martin ou été indien !


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